la vie / la mort des sans papiers
j'ai reçu cet article de mon copain bernard
Le petit journal
de la vieille dame très lourde
Dessins réalisés par des personnes en rétention administratives à GURS dans les années 40
Commémorations,
valeurs, histoire, culture...
"Nous n’acceptons pas qu’un garçon puisse à
l’orée de sa vie
d’adulte, dans la patrie des droits de l’homme, être confronté à une
telle peur
d’être expulsé qu’il ne voit d’autre solution que de se suicider. Nous
n’acceptons pas que la France, c’est-à-dire nous-mêmes, renonce à sa
tradition
de Terre d’asile. Elle a ruiné l’espoir d’un jeune homme qui avait
courageusement refusé l’oppression... Nous ne voulons pas que John
Maïna soit
mort pour rien."
Cette déclaration c'est celle d'un club d'athlétisme, le Club
d’athlétisme parisien, Championnat Sports.
L'histoire de John MAINA, un jeune kenyan de 19 ans. Il était membre du
club.
A 17 ans,
John Maïna a été contraint d’adhérer à une
secte/milice de funeste réputation, les Mungikis. Ayant fui cette
secte, il
s’est retrouvé "dans une situation perverse avec les membres Mungikis à
sa
recherche voulant sa mort, la police qui va le pourchasser en le
considérant comme un Mungiki.
Un
pasteur l’a récupéré et l’a aidé à rejoindre la France le 19 mars 2006.
Le 6
juillet 2007 l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des
Apatrides) rejetait la
demande d’asile de John.
Le 21
janvier 2008, la Cour nationale du Droit d’asile, présidée par
G. DACRE-WRIGHT rejetait son recours.
John a
pris connaissance le 15 février 2008 du rejet , le jour même
il s’est pendu
dans l’appartement
où il était logé par France Terre d’asile à Meudon, Il venait juste
d’apprendre
le rejet définitif de sa demande d’asile.
Dans
une lettre qu’il a laissée pour expliquer
son geste de ce vendredi 15 février 2008, John Maïna a préféré mourir
plutôt que de retourner dans son pays d’origine ou il est menacé de
mort,
aujourd’hui en proie à la guerre civile.
Je ne connais pas le nombre "d'étrangers" qui se sont jetés par les
fenêtres, qui se sont pendus...pour éviter d'être renvoyés dans leur
pays.
Tous les matins, je croise cette camionnette de gendarmerie sur mon
chemin, celle dont les vitres sont teintées et qui va au centre de
rétention de Metz.
Brice Hortefeux souhaite faire du chiffre. Nicolas Sarkozy souhaite que
les enfants de CM2 porte la mémoire d'un enfant victime de la shoah.
Les centres de rétention ne s'inscrivent pas dans une politique
d'extermination. En France, la catastrophe, la shoah en hébreu, a été
précédée par la création de centres de rétentions administratifs, par
une politique de contrôle des étrangers. C'était sous Daladier, le
décret du 12 novembre 1938.
Ce jeune homme, c'est Guy Moquet.
Je suis sûr que vous avez déjà entendu parler de lui. C'est juste un
point particulier de son histoire très courte dont je souhaite vous
parler.
Guy Môquet est arrêté par trois
policiers français à 16 ans le 13 octobre 1940 dans le métro de la gare
de l'est.
Il est coupable de propagande communiste, activité condamnée dans le
cadre du décret-loi Daladier du 26 septembre 1939 .
Il est incarcéré à Fresne.
Le Tribunal pour enfants et adolescents de
la Seine ordonne le 23 janvier 1941 qu'il soit
« remis à sa mère, en
liberté surveillée ».
Mais il fait immédiatement l'objet d'un arrêté préfectoral
d'internement
administratif . Il pourrait être dangereux.
Il est
transféré le 10 février 1941 à la prison de la santé, puis à la prison
de Clairvaux et enfin au camp de Choisel à Chateaubriant .
Il est fusillé le 22 octobre 1941.
Le détail ? C'est l'arrêté prefectoral d'internement administratif.
Aujourd'hui,
dans la loi Dati, celle que Sarkozy veut faire passer à tout prix, on
appelle celà "rétention de sûreté"
«
C'est un exemple non
pas du passé mais pour l'avenir » disait Nicolas Sarkozy en parlant
de Guy Moquet.
Je n'avais pas pensé que l'avenir incarné par l'histoire de Guy Moquet
ce serait la loi Dati.
On ne peut pas penser à tout...
A propos de cette loi, quand j'étais petit, à l'école, je ne sais pas
si à l'époque on s'occupait davantage des savoirs fondamentaux que
maintenant, mais à l'époque donc, on étudiait la déclaration
universelle des droits de l'homme de 1789.
J'ai le souvenir de l'article 8 :
« La Loi ne
doit établir que des peines
strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en
vertu
d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement
appliquée ». A priori, cet article me semble clair et je n'ai pas
besoin du conseil constitutionnel pour le comprendre.
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen établit aussi la
présomption d'innocence.
Il me semble que cette idée de rétention de sureté nous plonge
davantage dans l'univers du film de Spielberg "minority report" ou les
bons peuvent deviner à l'avance les turpitudes qu'envisagent de
commettre les méchants que dans le monde de l'état de droit et de la
présomption d'innocence.
Une pensée qui envisage de détecter les délinquants à la maternelle me
glace...et elle peut prendre la forme de la rétention de sûreté.
Pour clore ce petit journal d'évocation de la
shoah, de Guy Moquet, je vous joins le programme du Conseil National de
la Résistance.
Un programme adopté le 15 mars 1944 par les différents mouvements de la
résistance, les syndicats CGT et CFTC.
Un texte porté par une volonté politique de promouvoir la solidarité,
le coopératif...
- établir la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général
- mettre en place une sécurité sociale
- créer un droit à la retraite
- garantir les droits de l'homme