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PS Longeville Saint-Quentin
3 juin 2010

Bertrand Mertz-Marx monte au créneau

Parti Socialiste - Fédération de la Moselle - 57

       
Une proposition socialiste : un nouveau Bretton Woods ?

Publié le lundi 31 mai 2010.

Est-il encore possible, en tant que Socialiste, d’analyser vraiment la crise actuelle du Capitalisme  et d’en tirer les éléments de compréhension qui permettront d’élaborer face à elle une stratégie et des réponses ?

Il faut, en tout cas, essayer ! Pour cela, il est nécessaire de repartir d’une analyse des fondements du système économique capitaliste. Quel est ce point de départ ?

Il faut d’abord rappeler que le Capital s’efforce de réaliser le maximum de plus-value tout en réduisant simultanément autant qu’il est possible le coût de sa production.

Comme la valeur créée n’est que du travail réalisé, la masse de valeur que le Capital fait produire dépend exclusivement de la quantité de travail qu’il met en mouvement.

Autrement dit, les masses de plus-value produites sont le résultat de la quantité de travail mise en œuvre. Or la quantité de travail nécessaire à la production d’un bien ne cesse de diminuer en raison des progrès techniques introduits dans le processus afin d’améliorer sa productivité face à la concurrence. Si bien qu’à mesure que la productivité augmente, la valeur des produits chute et la grandeur relative de la plus-value réalisée par rapport au Capital investi ne cesse, quant à elle, de diminuer. Cette loi du Capitalisme explique les crises récurrentes que ce système économique engendre inévitablement.

En effet, aux prises avec cette loi d’airain de son économie, le système a tout mis en œuvre pour en reculer les limites. Ne pouvant faire échec à son application sur le taux (le rapport), il a conçu d’en compenser les effets sur la masse (la quantité). D’où l’expansionnisme généralisé du Capitalisme.

Expansionnisme géographique qui a pris des formes différentes selon les époques : colonialisme, impérialisme, globalisation capitaliste.

Ce mécanisme étendu à tous les domaines de l’activité humaine est ce qui a produit,  après la privatisation des entreprises nationales, l’anéantissement tendanciel des services publics, mais aussi la financiarisation de l’économie.

On touche là au « génie » du Capitalisme, système capable de faire de l’argent avec de l’argent (ce qui était déjà possible avec le bon vieux système du prêt à intérêt), mais surtout avec la promesse aventurée de gains futurs.

Car le futur est devenu le dernier champ d’expansion du Capitalisme. Cette situation n’est pas nouvelle en soi, car, ainsi que le rappelle Alan Woods, Marx la dénonçait déjà à propos du crédit : « Le circuit de la production capitaliste dépend, entre autres, du crédit. La solvabilité d’un maillon de la chaîne dépend de la solvabilité d’un autre maillon, etc. La chaîne peut se briser à différents points. Tôt ou tard, le crédit doit être remboursé en cash. C’est un fait trop souvent oublié par ceux qui s’endettent pendant la phase de croissance. Dans la première phase de l’extension capitaliste, le crédit agit comme un stimulant sur la production : "Le développement du processus productif étend le crédit, et le crédit mène à une extension des opérations industrielles et commerciales (Marx, Le Capital, vol. 3, p. 470)" ».

Mais, à partir d’une date que l’on pourrait fixer à la fin des accords de Bretton Woods (qui avaient été conclus durant l’été 1944), le Capitalisme a commencé à faire de l’endettement le principal moteur de son développement en Amérique du Nord, au Japon et en Europe occidentale.

Rappel historique : les États-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971. Le système des taux de change fixes s’écroule définitivement en mars 1973 avec l’adoption du régime de changes flottants, c’est-à-dire que ceux-ci s’établissent en fonction des forces du marché. Le 8 janvier 1976, les Accords de la Jamaïque confirment officiellement l’abandon du rôle légal international de l’or. Il n’y a plus de système monétaire international organisé.

Dès lors, le flottement des monnaies permet le développement de produits financiers complexes, comme les produits dérivés dont le gonflement démesuré vient d’aboutir à la crise bancaire et financière dans laquelle le monde est plongé et qui est, en réalité, une crise de l’endettement démesuré provoqué par un développement des flux financiers sans rapport avec les flux de marchandises (l’once d’or qui valait 35 $ en 1971 cotait plus de 1 000 $ en 2008. Le dollar avait alors perdu 96.5% de sa valeur en or).

C’est à partir de ces données là qu’il faut analyser la crise actuelle et c’est à cela que le système est confronté maintenant. À ses propres limites géographiques et pratiques, à son incapacité d’inventer de nouvelles sources de profit pour compenser la baisse irrémédiable de sa profitabilité.

Voila pourquoi les mesures adoptées par l’Union Européenne pour juguler la crise grecque n’ont produit des effets sur les bourses du monde entier que le temps d’un soupir.

Aussi, je n’hésite pas à dire que le texte que les Socialistes français se préparent à adopter, et qui doit leur servir de base pour un « nouveau modèle économique, social et écologique », n’est pas du tout à la hauteur de ce qui se joue actuellement sur la scène mondiale.

En 2008, des voix se sont élevées pour demander un nouveau Bretton Woods. En avril 2009, lors d’une réunion du G20 à Londres, les principales puissances économiques se sont entendues pour mettre en place de nouvelles règles pour les marchés financiers, lesquelles de toute évidence sont loin d’être suffisantes.

Puisqu’un Socialiste français préside actuellement aux destinées du Fonds Monétaire International, c’est peut-être l’occasion pour son parti de proposer ce nouveau Bretton Woods, qui devrait avoir pour objectif de ramener le Capitalisme mondialisé à la raison, à défaut de pouvoir, pour le moment, le dépasser.

Bertrand Mertz,

Maire de Thionville,

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