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PS Longeville Saint-Quentin
15 octobre 2008

un comparatif etabli par notre camarade roland

Les propositions de rénovation du Parti socialiste dans les motions.

L e congrès de Reims sera très important, car il va jeter les bases d’un PS renouvelé, qui permettra de gagner les élections présidentielles en 2012. Le choix de la motion par les militants le 6 novembre prochain sera déterminant. Aussi est-il essentiel pour nous militants de bien connaître les propositions des six motions pour savoir ce qui les distingue les unes des autres. Tous les adhérents socialistes viennent de recevoir un fascicule de 170 pages intitulé : « Les motions », auquel ils peuvent se référer pour compléter leur information à la lecture de cet article.

Je ne vais pas les analyser et les comparer sur le plan idéologique, car elles peuvent être complémentaires les unes des autres sur ce plan. Une synthèse pourrait en être faite assez facilement sur les points essentiels :

- une opposition très nette à la politique libérale et antisociale de Nicolas Sarkozy et de la droite au pouvoir,

- des propositions pour lutter contre les dérives du capitalisme mondial et pour réguler un marché qui privilégierait le social et l’écologie,

- un ancrage nettement affirmé  à gauche pour répartir équitablement les richesses produites par une fiscalité plus juste,

- la défense des valeurs de la démocratie et des acquis sociaux, etc …

Il est par contre très instructif de comparer les six motions sur les propositions qu’elles font pour réformer notre Parti. Seule la motion F (Utopia) n’en fait pas, s’inscrivant dans une démarche qui va au-delà des Partis et souhaitant faire prendre conscience de la nécessité d’une société radicalement différente.

Des propositions identiques à toutes les motions.

Succinctement, celles qui sont pratiquement identiques et que l’on peut trouver dans leur intégralité   (p. 12 et p. 25 à 27 pour la motion A, p. 31 et 48 pour la motion B, p.65 et 88 pour la motion C, p. 96, 111 et 112 pour la motion D, p. 135 et 136 pour la motion E) sont :

- Redonner au Parti un fonctionnement plus démocratique avec des vrais débats, suivis d’un vote par les militants et de décisions à respecter par tous

- Mettre le Parti au travail en proposant des conventions nationales (les thèmes sont déjà précisés dans les motions de B. Delanoë et de M. Aubry p.26 et p.112)

- Ouvrir le Parti à la société civile, notamment aux organisations syndicales, aux mouvements associatifs, aux experts et être à l’écoute du mouvement social.

- Favoriser la formation des militants

Des propositions ou prises de position semblables dans les motions de B. Delanoë, B. Hamont et M. Aubry.

- Faire du Conseil national un vrai lieu de débat (B. Delanoë p.25, B. Hamont p.88 et M. Aubry p.112)

- Ne pas présidentialiser le Parti

  Pour B. Delanoë p. 24 : mettre fin aux dérives vers une hyper-présidentialisation du Parti, vers des clubs de supporters (au lieu des courants d’idées… pour un Parti avec des « militants qui ne sont pas idodâtres et serviles »)

Pour B. Hamont p. 88 : contre la personnalisation du parti qui ne doit pas se transformer en club de supporter

Pour M. Aubry p. 111 : contre la pré-sélection, voire la pré-désignation de notre candidat(e) à l’élection présidentielle, en finir avec « l’obsession présidentielle », réinstaller «la confiance et le sens du collectif à la tête du Parti ,… penser par nous-mêmes plutôt que par les sondages, contre la dérive « people » du débat public »

Les propositions originales de la motion E (G. Collomb, V. Peillon, S. Royal) p. 135 et 136

- Faire du Parti socialiste ce grand parti démocratique, populaire et de mobilisation sociale dont la France a besoin

- Développer la démocratie participative pour associer en permanence militants et sympathisants

- Appliquer cette démarche à nos congrès et conventions (avec droit d’interpellation et d’amendement donné aux associations, syndicats et groupements)

- Décentraliser des responsabilités et des moyens financiers aux fédérations, faire fonctionner le Parti de façon ascendante…

Divergence importante pour la désignatuion du candidat à l’élection présidentielle de 2012.

- La motion E préconise un élargissement du collège électoral en direction des sympathisants, l’organisation de primaires ayant été soumise à une procédure validée par les adhérents du Parti socialiste (p. 137)

- La motion A (B. Delanoë) prévoit qu’une convention nationale fixe les modalités de désignation avec l’objectif de… ne pas désaissir les militants socialistes de leur choix (p. 26)

- La motion D (M Aubry) parle de la désignation de notre candidat(e) en ces termes : « personne n’est satisfait de la façon dont les primaires se sont déroulées lors de la dernière présidentielle»  et propose de vrais primaires au printemps 2011, en ouvrant la désignation à nos partenaires, d’après des modalités arrêtées par le Conseil National (p. 113)

Autres considérations pour comprendre les motions.

Après avoir comparé les motions au niveau textuel, il faut aussi les inscrire dans leur contexte et ne pas les isoler de leurs auteurs pour bien en saisir les propositions.

B. Delanoë a le soutien de L. Jospin et de M. Rocard, M. Aubry a co-signé sa motion avec L. Fabius et l’un des lieutenants de D. Strauss-Kahn : J.C. Cambadelis. Ils se sont opposés à la désignation de S. Royal comme candidate aux dernières élections présidentielles et ne souhaitent visiblement pas qu’elle le redevienne pour 2012. Elle a pourtant été choisie dans des conditions démocratiques à 60% des militants dans le cadre de primaires satisfaisantes (contrairement à ce que dit la motion D)

Il y a aussi une certaine hypocrisie et des contradictions dans les motions de B. Delanoë et de M. Aubry

- B. Delanoë fustige les dérives vers une hyper-présidentialisation du Parti, mais préconise le choix d’un Premier secrétaire qui soit aussi le leader de l’opposition à N. Sarkozy (p.27). Il prône un Parti socialiste qui « doit devenir un lieu de débat, d’effervescence intellectuelle…ouvert …au monde associatif » (p. 12), mais affirme (p.25) : « Les initiatives d’extériorisation et de contournement des lieux de débat et de décision communs, qui se sont dangereusement développées… doivent prendre fin » (visant ainsi Désirs d’Avenir, l’association de militants et de sympathisants socialistes qui soutient S. Royal, qui a participé à l’élaboration de la motion E et organise des manifestations comme celle sur la Fraternité au Zénith le 27 septembre).

- M. Aubry préconise (p. 111) le regroupement entre les courants, sa « motion est le résultat d’un cheminement politique, mais aussi d’une fraternité retrouvée » dit-elle. Quand on connait les anciennes rivalités notoires entre certains signataires de sa motion et surtout l’opposition à S. Royal, on a malheureusement du mal à la croire, même si elle parle de fraternité.  

La motion E (celle que co-signe S.Royal avec  plus de vingt responsables nationaux comme G. Collomb, V. Peillon,…) est la seule motion qui ne critique pas les autres. Elle contredit l’accusation de vouloir personnaliser le Parti socialiste puisque la motion présente l’originalité d’être la résultante d’un travail d’équipe précédé de nombreuses contributions et réunions. Proposerait-elle une présidentialisation du Parti ? Non, puisque comme toutes les autres motions, elle souhaite la désignation du candidat en 2011. Il est vrai que les modalités proposées sont différentes car plus ou moins ouvertes aux non-militants socialistes.  La motion E souhaite que le parti socialiste redevienne « un grand Parti démocratique, populaire et de mobilisation sociale »  avec « une équipe dirigeante et un leader qui incarne une espérance ». Elle insiste sur l’ouverture du Parti aux sympathisants .

Il est évident que S. Royal souhaite devenir le leader du Parti socialiste, tout comme B. Delanoë. Elle en a la capacité, ayant l’expérience d’avoir déjà mené une campagne présidentielle. Elle sait aussi susciter la ferveur et l’espoir, attirer notamment les jeunes et les classes populaires. Elle ouvrirait, à cause de sa démarche participative, largement le Parti aux sympathisants avec un souci d’être à leur écoute et de leur faire partager nos valeurs socialistes. Les signataires des motions qui s’opposent à S. Royal se méfient, à mon avis, bien trop de cette démarche participative, ne voyant pas qu’elle peut redynamiser notre Parti qui est en déficit de militants et en faire un parti plus populaire, plus en phase avec les mobilisations sociales en lutte contre les dégâts provoqués par la politique de N. Sarkozy.

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